Page:Flourens - De la longévité humaine et de la quantité de vie sur le globe (1855).djvu/110

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un certain nombre de fois, multipliée deux fois, donne la durée extrême.

Un premier siècle de vie ordinaire, et presque un second siècle, un demi-siècle au moins, de vie extraordinaire, telle est donc la perspective que la science offre à l’homme. Il est bien vrai que, pour parler comme les anciens, ce grand fonds de vie, la science nous l’offre plus en puissance qu’en acte, plus in posse quam in actu ; mais lui fût-il donné de nous l’offrir en acte, les plaintes de l’homme cesseraient-elles ? « Commencez par m’apprendre, dit Micromégas, combien les hommes de votre globe ont de sens ? — Nous en avons soixante et douze, répond l’habitant de Saturne, et nous nous plaignons tous les jours du peu… — Je le crois bien, dit Micromégas, car dans notre globe nous en avons près de mille, et il nous reste encore je ne sais quel désir vague… »


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