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fonds commun de vie ; ce n’est que dans la métempsycose que les âmes passent d’un être à l’autre ; ses molécules organiques ne sont, comme les monades de Leibnitz, qu’un de ces expédients philosophiques qu’on imagine pour se tirer d’affaire, et qui n’en tirent point ; et d’ailleurs, dans Leibnitz, les monades sont bien indestructibles, mais elles ne sont pas communes et réversibles.

Au milieu de ces grandes vues de Buffon, plus compromises que servies par le secours de l’hypothèse, je cherche l’idée juste, car il y en a une ; et c’est cette idée juste qui fait l’appui solide d’une si haute éloquence. Je n’étudie la vie ni dans les molécules organiques, ni dans les monades ; j’étudie la vie dans les êtres vivants, et je trouve deux choses : la première, que le nombre des espèces va toujours en diminuant depuis qu’il y a des animaux sur le globe, et la seconde, que le nombre des individus, dans certaines espèces, va toujours, au contraire, en croissant ; de sorte que, à tout prendre, et tout bien compté, le total de la