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Rien n’est plus fameux que l’histoire du mammouth, ou éléphant fossile, dont les ossements abondent en Sibérie, et dont l’ivoire constitue un article considérable, inépuisable, du commerce de ce pays.

L’imagination des Russes avait fait du mammouth un animal fabuleux, qui porte deux cornes placées au-dessus des yeux, qui s’étend ou se resserre selon qu’il lui plaît, qui vit sous terre, et qui périt sitôt qu’il voit le jour.

En Europe, on a pris les os du mammouth pour des os de géants, et même, ce qui est plus fort, pour des jeux de la nature. « On découvrit, dit M. Cuvier, à Tonna, dans le duché de Gotha, en 1696, quelques os d’éléphant : un fémur, un humérus, des côtes, des vertèbres, des dents molaires… Les médecins du pays, consultés par le duc de Gotha, déclarèrent bien unanimement que ces objets étaient des jeux de la nature, et soutinrent leur opinion par plusieurs brochures[1]. »

Le mammouth a laissé de ses ossements

  1. Rech. sur les oss. foss., t. II, p. 84.