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la terre, il a eu une subsistance assurée, non pour un jour ou pour quelques jours, mais pour des années, pour des suites d’années, pour toujours. Il a pu dès lors relever la tête et s’occuper de la culture de son esprit.

Il a pu dès lors aussi voir son espèce se développer, s’accroître, se répandre partout ; et, partout où elle a paru, dominer bientôt sur les autres. Pour peu que nous fouillions ce sol de Paris que nous habitons, nous y trouvons des restes d’éléphants, de rhinocéros, de palæothériums, etc. Et ces débris ne nous étonnent pas moins par leur nombre que par leur forme ; mais que l’on suppute un moment, par la pensée, tout ce que, depuis quelques siècles que Paris est Paris, il s’est accumulé d’hommes sur ce seul point de terre : une seule espèce y aura donné peut-être plus d’individus, plus d’êtres vivants, que toutes les autres espèces qui successivement y avaient vécu, avant qu’à son tour elle y vînt prendre place.

Et d’ailleurs, tout en détruisant d’un côté les espèces nuisibles, l’homme a multiplié, de l’autre, et multiplié presque à l’infini tous les