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pas moins les espèces que les individus ; elle ne tient pas plus compte des uns que des autres : chaque espèce disparaît aussi à son tour, et les plus grandes comme les plus petites. Nous trouvons, parmi les espèces fossiles, des animaux plus grands que l’éléphant, et nous y en trouvons d’aussi petits que la souris et la musaraigne. La nature n’est qu’un mot.

Dieu, en créant un être qui pût se connaître soi-même et le connaître, a donné par cela même un maître à tous les autres êtres. « L’homme pense, » dit Buffon, « et dès lors il est maître des êtres qui ne pensent point[1]. »

Jeté faible et nu sur la surface du globe, l’homme est devenu par son intelligence, de tous les êtres créés, le mieux armé et le plus terrible. Il a découvert le feu ; avec le feu, il a forgé le fer ; il a combattu, il a relégué loin de lui tous les animaux qui pouvaient lui nuire. Il s’est associé ceux qui pouvaient lui être utiles. Après avoir découvert le feu, il a inventé l’agriculture. Dès que, par l’agriculture, il a possédé

  1. Tom. II, p. 367.