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il se fait comme une sorte de compensation sur ce globe : à mesure que certaines espèces s’éteignent, le nombre des individus s’accroît dans quelques autres ; mais la compensation est-elle absolue, comme le prétend Buffon ? c’est là ce que je n’essaierai point d’examiner : on le pense bien. Il est plus facile de prononcer sur ces sortes de questions, quand on fait son compte avec les molécules organiques que quand on le fait avec les êtres vivants.

Un fait se montre, du moins, avec évidence : c’est que, à mesure que ce globe, qui n’a pas toujours été dans des conditions propres à la manifestation de la vie, se modifie, et, si je puis ainsi dire, s’accommode de plus en plus à cette manifestation, une variation très-sensible s’y opère dans les proportions relatives des espèces. Dans les premiers âges du globe, ce sont les espèces inférieures, les espèces infimes qui dominent ; dans les âges subséquents, ce sont les espèces gigantesques et redoutables, soit dans la classe des reptiles, soit dans celle des quadrupèdes ; dans l’âge actuel, ce sont les ani-