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longs que son corps ; ceux du buffle, trente-deux ; ceux du bœuf, quarante-huit, etc.

Par son estomac, par ses dents, par ses intestins, l’homme est naturellement et primitivement frugivore, comme les singes.

Or, le régime frugivore est de tous les régimes le plus défavorable, parce qu’il contraint les animaux qui y sont soumis à ne point quitter les pays où ils trouvent constamment des fruits, c’est-à-dire les pays chauds. Tous les singes sont des animaux des pays chauds.

Mais une fois que l’homme a eu trouvé le feu, une fois qu’il a su amollir, attendrir, préparer également les substances animales et végétales par la cuisson, il a pu se nourrir de tous les êtres vivants, et réunir ensemble tous les régimes.

L’homme a donc deux régimes : un régime naturel, primitif, instinctif, et par celui-là il est frugivore ; et il a un régime artificiel, dû tout entier à son intelligence, et par celui-ci il est omnivore.

Je reviens au sujet principal de cet article. On a vu que, relativement à la quantité de vie,