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animal… Dans le torrent dos temps qui amène, entraîne, absorbe tous les individus de l’univers, il trouve les espèces constantes, la nature invariable : la relation des choses étant toujours la même, l’ordre des temps lui paraît nul ; les lois du renouvellement ne font que compenser, à ses yeux, celles de la permanence. Une succession continuelle d’êtres, tous semblables entre eux, n’équivaut, en effet, qu’à l’existence perpétuelle d’un seul de ces êtres[1]. »

De ces abstractions élevées, passons aux faits.

La vie de chaque espèce est comme une chaîne dont tous les anneaux viennent, et, si je puis ainsi dire, sortent les uns des autres. Qu’un anneau manque, et l’espèce est perdue.

Je prends tout de suite un exemple ; et l’espèce du pigeon m’en fournit un très-commode.

Chaque couvée de pigeons donne deux petits : un mâle et une femelle. Le premier couple en donne un second, le second un troisième,

  1. T. III, p. 415.