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achevée au bout de deux mois et demi ; celle de la queue est un peu plus lente.

Voilà donc des parties d’animal qui se reproduisent tout entières : des queues, des pattes de salamandre, des têtes, des queues de naïdes, etc. Comment expliquer de tels faits ? Rien ne parut alors plus facile.

On venait d’imaginer des germes d’ensemble pour expliquer la formation de l’être total ; on imagina des germes partiels, des germes locaux, pour expliquer la reproduction des parties.

« Tout ce que nous pouvons avancer de plus commode, dit Réaumur dans son remarquable Mémoire sur la reproduction des jambes de l’écrevisse[1], c’est de supposer que ces petites jambes que nous voyons naître étaient chacune renfermées dans de petits œufs, et qu’ayant coupé une partie de la jambe, les mêmes sucs qui servaient à nourrir et à faire croître cette partie sont employés à faire développer et naître l’espèce de petit

  1. Mém. de l’Acad. des sciences, année 1712.