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pas, ce qui est beaucoup plus, que plusieurs roches, actuellement solides, ont été liquides, ou tenues en suspension dans un liquide ; et les corps organisés, contenus dans ces roches, le prouvent[1].

Pour que des corps organisés, c’est-à-dire des corps solides, se trouvent contenus dans des roches solides, il faut que ces roches aient commencé par être liquides.

Tel est le grand fait démontré par Stenon, et que Palissy avait déjà indiqué.

« J’ay trouvé, dit Palissy, des montaignes où

  1. « Il est présentement certain que toutes les pierres, sans exception, ont été fluides ou du moins une pâte molle, qui s’est desséchée et durcie. Il suffirait, pour en être sûr, d’avoir vu une seule pierre où fut renfermé quelque corps étranger qui n’aurait pas pu y entrer, si elle avait toujours été de la même consistance, car cette seule pierre conclurait pour toutes les autres ; mais on en a vu sans nombre, et on en voit tous les jours qui renferment des corps étrangers, et ce n’est plus la peine de les remarquer. De plus, il y a une infinité de pierres qu’on appelle figurées, qui ont été moulées très-finement et très-délicatement en différents coquillages, ce qui fait voir que la pâte dont elles ont été formées devait être extrêmement molle et fine. » Hist.de l’Acad. roy. des sc., p. 8 (1716).