Page:Flourens - De la longévité humaine et de la quantité de vie sur le globe (1855).djvu/227

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II.

Dès que Leibnitz eut aperçu ce grand fait, savoir, que ce globe avait commencé par être dans un état d’incandescence, dans un état de liquéfaction causée par le feu, un autre grand fait parut aussitôt, c’est que la vie n’avait donc pas toujours existé sur le globe.

L’état igné du globe en excluait nécessairement la vie.

Après trente années de méditations[1] sur les pensées de Leibnitz, dont il n’avait pas compris d’abord toute la puissance[2], Buffon écrivit son

  1. Voyez mon Histoire des travaux et des idées de Buffon.
  2. « La terre, selon tous les autres, doit finir par le feu ; selon Leibnitz, elle a commencé par là… Prétendre, avec Leibnitz, que la terre a été soleil, c’est dire des choses également possibles ou impossibles… » (T. I, p. 101.) Buffon parle ainsi de Leibnitz dans son premier ouvrage, la Théorie de la terre ; dans ses Époques de la nature, il s’empare des idées de Leibnitz, en double la force par l’éloquence, et ne les traite plus comme celles de tous les autres.