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vrai caractère. Ce livre devrait donc être dans toutes les bibliothèques ; et cependant il n’y est pas. Comment cela se fait-il ?
C’est qu’il se compose de six énormes volumes[1] ; c’est qu’à propos d’histoire naturelle et de théorie de la terre, l’auteur y parle de tout : de métaphysique, d’économie politique, de morale, etc. ; c’est qu’il est bien long, et qu’un style diffus le fait paraître plus long encore. Malgré cela, le livre de Deluc sera toujours lu, et devra toujours l’être. Il y a plus : quand on l’aura lu, on voudra le relire. Les faits et les idées y abondent. Deluc était un observateur plein de sagacité, un penseur d’une pénétration d’esprit peu commune[2]. Avant
- ↑ Je dis six, parce que le cinquième est partagé en deux. Deluc lui-même avait bien senti que son ouvrage était trop long ; il en donna, en 1798, un abrégé sous le titre de Lettres sur l’histoire physique de la terre, adressées à Blumenbach, etc. Mais, ici, le génie de Deluc n’a plus sa première verve, ses idées n’ont plus leur nouveauté. L’ouvrage important est l’ouvrage original, l’ouvrage que j’examine.
- ↑ Il aime les propositions qui ont quelque chose de singulier et comme un air de paradoxe. Il se plaît à nous montrer, par exemple, les montagnes conservées