Page:Flourens - De la longévité humaine et de la quantité de vie sur le globe (1855).djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 29 —

saine à un âge où l’homme peut jouir de toute sa raison et profiter de toutes ses expériences… Pour ne parler que des sciences, il est certain que les meilleurs livres que nous avons ont été composés dans ces dix dernières années que les débauchés méprisent ; il est certain que les esprits se perfectionnent à mesure que les corps vieillissent : les sciences et les arts auraient beaucoup perdu, si tous les grands hommes qui les ont cultivés avaient abrégé leurs jours de dix ans. »

Je partage entièrement sur ce point, que les esprits se perfectionnent à mesure que les corps vieillissent, l’avis de Cornaro. Chaque âge a une force d’esprit qui lui est propre. Il est des découvertes que fait un jeune homme ; il en est d’autres que ne peut faire qu’un homme d’un âge mûr. Galilée découvre, à dix-huit ou vingt ans, l’égale durée des oscillations du pendule[1] ; Pecquet découvre, étant encore sur les

  1. « Ce fut en 1582, et à l’âge de dix-huit ou vingt ans, que Galilée fit la première et l’une de ses plus belles découvertes. Se trouvant un jour dans l’église métropolitaine de Pise, il remarqua le mouvement réglé et pé-