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permis à un honnête homme, jusqu’à la musique où je fais très-bien ma partie. Ah ! que vous trouveriez ma voix belle, si vous m’entendiez chanter les louanges de Dieu au son de ma lyre… ; » dire cela à 91 ans prouve plus que de le dire à 86 ou 83, et le répéter à 95 prouve bien plus encore.

Au reste, Cornaro aurait pu le répéter à cent. Une de ses petites-nièces, religieuse de Padoue, nous dit, dans une Notice qu’elle a consacrée à son oncle, « qu’il se conserva sain et même vigoureux jusqu’à cent ans… Son esprit, continue-t-elle, ne diminua point ; il n’eut jamais besoin de lunettes, il ne devint point sourd. Et, ce qui n’est pas moins véritable que difficile à croire, sa voix se conserva si forte et si harmonieuse que, sur la fin de ses jours, il chantait avec autant de force et d’agrément qu’il faisait à vingt ans. »

Cornaro mourut le 26 avril 1566. Je n’ai pu trouver la date précise de sa naissance. La Biographie universelle le fait naître en 1467. À ce compte, il n’aurait pas tout à fait vécu cent ans. La Notice écrite par sa nièce, dit positive-