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en réserve : c’est la diminution progressive de ce fonds disponible qui constitue le caractère physiologique de la vieillesse.

Tant que le vieillard n’emploie que ses forces agissantes, il ne s’aperçoit point qu’il ait rien perdu : pour peu qu’il dépasse la limite de ces forces usuelles et agissantes, il se sent fatigué, épuisé ; il sent qu’il n’a plus les ressources cachées, les forces réservées et surabondantes de la jeunesse.

« Quand on sait, dit M. Reveillé-Parise[1], qu’il y a dans chacun de nos organes deux forces particulières, bien que dans le fond elles soient identiques, l’une journalière, habituelle, toujours employée, l’autre cachée, en réserve, qui ne se déploie que dans les occasions extraordinaires, on est certainement conduit à ne jamais faire d’excès. C’est dans ces excès, en effet, que l’emploi des forces en réserve est nécessaire ; mais comme ces forces ne se réparent qu’à la longue et difficilement, on conçoit qu’il ne faut y recourir

  1. Dans un ouvrage très-remarquable sur la Vieillesse, ouvrage que j’aurai souvent en vue dans ce chapitre.