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vation continuelle de nos organes a toujours été dans la science, mais la vérité est aussi qu’elle y a toujours été contestée.

Je crois l’avoir prouvée dans ces derniers temps par des expériences directes.

J’ai fait voir que le mécanisme du développement des os consiste essentiellement dans une mutation continuelle de toutes les parties qui les composent. Cet os que je considère, et qui se développe, n’a plus en ce moment aucune des parties qu’il avait il y a quelque temps, et bientôt il n’aura plus aucune de celles qu’il a aujourd’hui. Et, dans tout ce mouvement perpétuel de matière, sa forme change très-peu. Là est une des premières et fondamentales lois qui régissent les organismes. Dans tout ce qui a vie, la forme est plus persistante que la matière.

    identique depuis sa première enfance jusqu’à sa vieillesse, et cela sans considérer qu’il ne présente pas les mêmes parties, qu’il naît et se renouvelle sans cesse, et meurt sans cesse dans son ancien état, et dans les cheveux et dans la chair, et dans les os et dans le sang, en un mot dans le corps tout entier. » Platon : Le Banquet (traduction de M. Cousin), p. 309.