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lent dans un flux perpétuel. C’est le même fleuve par son lit, ses rives, sa source, son embouchure, par tout ce qui n’est pas lui ; mais changeant à tout moment son eau, qui constitue son être, il n’y a nulle identité, nulle mêmeté pour ce fleuve. »

Je réponds à Voltaire que cette dernière remarque, très-vraie pour le fleuve, ne le serait pas pour un corps vivant. Ce qui constitue l’être du corps vivant, et par suite son identité, sa mêmeté, est précisément ce qui ne change pas, c’est-à-dire sa forme, sa force, cette force dont la matière n’est que dépositaire ; ce qui change est précisément ce qui n’est pas lui, c’est-à-dire la matière.

§ 2.Étude psychologique de la vieillesse.

Il n’est personne qui n’ait lu et relu le Traité de la vieillesse de Cicéron, ce livre dont Montaigne disait : « Il donne appétit de vieillir. »

Un autre livre sur la vieillesse, dont l’effet est aussi très-persuasif, est celui de Louis Cornaro, de ce sage et aimable vieillard dont je viens de parler dans le précédent chapitre.