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Le livre de Cicéron persuade, parce qu’il est écrit de main de maître, et sous l’inspiration d’une philosophie très-élevée. Celui de Cornaro persuade, parce qu’il est écrit par un homme qui a vécu cent ans, et toujours vif, toujours gai, toujours heureux de vivre. Ici le fait persuade encore plus que le livre.

Le côté moral est le beau côté de la vieillesse. Nous ne pouvons vieillir sans que notre physique y perde, mais aussi sans que notre moral y gagne : c’est une noble compensation.

En lisant M. Reveillé-Parise, je vois avec plaisir que les durées qu’il assigne aux différents âges, guidé par la seule observation, se rapprochent beaucoup de celles auxquelles m’a conduit la physiologie. Nous différons seulement par le langage. « Dans la verte vieillesse, dit-il, ou de cinquante-cinq à soixante-quinze ans, et quelquefois au delà, la vie de l’esprit a une étendue, une consistance, une solidité remarquables ; c’est véritablement l’homme ayant atteint toute la hauteur de ses facultés. » J’approuve tout cela : seulement je n’appelle point vieillesse l’âge qui commence à cinquante-