Page:Flourens - De la longévité humaine et de la quantité de vie sur le globe (1855).djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 64 —

vieillards qui plantent l’arbre pour les générations suivantes ! »

Mes arrière-neveux me devront cet ombrage.

On reproche aux vieillards de manquer d’imagination, mais ils ont la raison. Et encore !

Voltaire n’avait guère, il est vrai, que cinquante ans, lorsqu’il écrivait ces vers charmants :

Si vous voulez que j’aime encore,
Rendez-moi l’âge des amours,
etc.

Mais il en avait soixante et dix-huit, lorsqu’il écrivait ceux-ci où brille un tact philosophique si parfait :

Lorsque le seul puissant, le seul grand, le seul sage,
................
Descartes prit sa place avec quelque fracas,
Cherchant un tourbillon qu’il ne rencontrait pas,
.................

À plus de soixante et treize ans, La Fontaine écrivait ces vers encore si jeunes :

À qui donner le prix ? Au cœur, si l’on m’en croit.
Que n’ose et que ne peut l’amitié violente ?