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La patience est le privilége de la vieillesse. Un grand avantage de l’homme qui a vécu ; c’est qu’il sait attendre. — Tout est soumis chez le vieillard à la réflexion, etc. »

Je m’arrête à cette dernière observation, qui est toute psychologique. L’esprit a deux grands ressorts d’action : l’attention et la réflexion. Dans la jeunesse, l’attention, vive, mobile, toujours pressée, se répand sur tout ; mais la réflexion manque. Dans l’âge mûr, l’attention et la réflexion s’unissent ensemble, et c’est ce qui fait la force de l’âge mûr. Dans la vieillesse, l’attention fuit, mais la réflexion s’accroît ; la vieillesse est l’âge où le cœur humain se replie sur lui-même et se sait le mieux.

Je trouve dans Buffon, et dans un lieu certes où je ne l’eusse point cherchée, dans une de ces additions, si souvent inutiles, dont il surcharge ses volumes, une page sur la vieillesse qui est d’une rare beauté.

Lorsque je lis Cicéron, je m’aperçois trop qu’il a pris pour thème de louer la vieillesse. En louant la vieillesse, Cornaro se loue, et cela fait que je me tiens sur mes gardes. Je trouve