Page:Flourens - De la longévité humaine et de la quantité de vie sur le globe (1855).djvu/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 81 —

causes troublantes ne venaient à s’y opposer.

La plupart des hommes meurent de maladies ; très-peu meurent de vieillesse proprement dite. L’homme s’est fait un genre de vie artificiel, où le moral est plus souvent malade que le physique, et où le physique même est plus souvent malade qu’il ne le serait dans un ordre d’habitudes plus sereines, plus calmes, plus constamment et plus judicieusement laborieuses. « L’homme périt à tout âge, dit Buffon, au lieu que les animaux semblent parcourir d’un pas égal et ferme l’espace de la vie… Les passions et les malheurs qu’elles entraînent influent sur la santé et dérangent les principes qui nous animent ; si l’on observait les hommes, on verrait que presque tous mènent une vie timide et contentieuse, et que la plupart meurent de chagrin[1]. »

Nous venons de voir l’opinion de Buffon. De Buffon, passons à Haller. Au jugement du naturaliste, joignons le jugement du physiologiste.

  1. T. II, p. 334.