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sauvage, on ne manqua pas de vouloir y rattacher, comme on pense bien, tous les avantages, et particulièrement le plus estimé de tous, celui de la longue vie. La vérité est pourtant que peu de sauvages meurent de leur mort naturelle ; presque tous meurent d’accidents, de faim, de coups, de blessures, de la morsure de serpents venimeux, etc.

Je reviens à la question précise de la longévité humaine.

Cette question peut être traitée de deux manières : ou historiquement, et c’est ainsi qu’Haller et Buffon l’ont traitée ; on physiologiquement, et c’est alors une question toute nouvelle.

Haller et Buffon cherchent historiquement, c’est-à-dire par l’énumération et la comparaison des faits, quel est le terme naturel, ordinaire, normal de la vie de l’homme, et ils le placent entre 90 et 100 ans. Ils cherchent ensuite, et toujours historiquement, quel est le terme extrême de la vie de l’homme, et Haller ne le place pas beaucoup en deçà de deux siècles.