Page:Foa - Ludwig van Beethoven, 1841.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Léonore, la compagne de son enfance, l’élève de Dorothée, la parente du prince.

— C’est le petit Beethoven, mesdemoiselles, dit Léonore à ses jeunes amies, bas et cependant assez haut pour être entendue de Ludwig dont l’ouïe était alors d’une délicatesse exquise, c’est le petit sauvage de Bonn, comme nous l’appelions jadis… il a grandi, mais il n’est certes pas embelli… Mon Dieu !… qu’il est encore laid.

Il faut être réellement laid, et excessivement impressionnable, pour comprendre toutes les souffrances atroces qui assaillirent le pauvre petit artiste, à ces mots-là… Un voile se répandit sur sa vue, le sang se porta violemment à son cœur et s’y figea, car au même instant il y sentit un froid mortel, il chancela, et fut obligé de se retenir au piano pour ne pas tomber.

— Un Allons donc, Ludwig, du courage, prononcé par son maître M. Neefe, le rap-