Page:Focillon - L’Art bouddhique.djvu/119

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Pendant quatre siècles (202 avant Jésus-Christ — 220 après Jésus-Christ), les Han travaillèrent avec une constance, une autorité et une largeur de vues toutes romaines sur les assises d’unité établies par les Tshin. Un fait domine leur histoire : ils rendirent la connaissance du Confucianisme obligatoire aux examens publics et, par là, le désignèrent comme la doctrine officielle. Les Tshin n’avaient pas fondé seulement, ils avaient détruit. Rencontrant de l’opposition chez les lettrés confucéens fidèles aux Tcheou, ils avaient tenté d’extirper à la fois la politique et la doctrine en anéantissant les textes. Les Han, mieux assis et mieux inspirés, firent régner au profit du Confucianisme la paix morale dans l’empire.

Leur art nous est connu par la céramique, les vases de bronze et la sculpture décorative. Les historiens chinois parlent d’une architecture monumentale, de luxueuses parures, de demeures solides, de tours de bois et de briques et surtout du formidable rempart par lequel ces Romains de l’Extrême-Orient isolèrent l’Asie mouvante de la Chine stable. Mais leur action ne fut pas claquemurée à l’intérieur de cette place d’armes. Par leur clientèle de nations nomades, elle s’étendit au loin, et jusqu’aux bords du golfe Persique. Dès la seconde moitié du ier siècle avant l’ère chrétienne, ils furent en rapports avec la Bactriane. Plus tard, ils reçurent une caravane de marchands syriens ou parthes que les annalistes présentent comme une ambassade de Marc-Aurèle. Dans le décor de leur