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de la technique calligraphique, elle dégage le principe que l’art est une expression de la vie et une puissance de suggestion. C’est à cet ensemble, déjà si riche, si divers, de formes et d’idées que le Bouddhisme se superposa.


II. — LE BOUDDHISME DANS LE TURKESTAN ORIENTAL. L’ART GRÉCO-BOUDDHIQUE SOUS LES WEI DU NORD ET SOUS LES THANG. SON RAYONNEMENT EN CORÉE ET AU JAPON.


D’après des récits traditionnels, sans doute très suspects, il aurait été introduit à la cour des Han entre l’an 60 et l’an 70 de notre ère[1]. En réalité il ne commence à compter qu’à partir du iiie siècle[2]. Son cheminement dut être lent, obscur et difficile à travers une société installée sur près de huit siècles de Confucianisme et, si l’on en juge d’après l’opposition sourde ou avouée que les mandarins ne cessèrent de lui montrer par la suite, ses commencements furent hérissés d’obstacles. La question qui se pose pour nous est de savoir si l’art de la religion nouvelle, véhiculant avec elle ses icones, se rattache dès son origine à l’art gréco-bouddhique du Gandhara, ou bien s’il n’est qu’une branche de l’art indien primitif, traité à la chinoise.

Fenellosa semble adopter cette deuxième hypothèse

  1. Un sage chinois, nommé Saian (?), aurait joué à cette époque un rôle important dans la propagation du Bouddhisme. D’un voyage dans l’Inde, entrepris en 67, il serait revenu avec des images bouddhiques et deux moines, Horan et Matanja. Ce dernier aurait peint à Lo yang, sur les murailles d’un palais qui devint temple un stupa entouré de figures, chars et cavaliers.
  2. La traduction de l’Amida-Sutra en chinois date de cette période.