Page:Focillon - L’Art bouddhique.djvu/137

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favorisée par elle, l’argile donnait naissance à toute une statuaire de graves et charmantes images. Le bois était également considéré comme une matière de choix. Pendant la période Nara, sous le règne du grand empereur bouddhiste Chô-mou, l’art japonais enfanta toute une série de Kwannons de bois, d’une féminité délicieuse, à peine indiquée, d’un modelé noyé, mais de la ligne la plus pure. Le type en aurait été donné par l’impératrice elle-même, qui aurait consenti à poser pour l’une d’elles.


III. — LA PEINTURE DANS LA CHINE DU SUD. NATURALISME ET MYSTICISME.


De la statuette gandharienne de Tourfan à la grande Trinité de Nara et aux Kwannons de bois, nous pouvons suivre tout le développement de l’art gréco-bouddhique en Chine, en Corée et au Japon, sous les Weï du nord et sous les Thang, comme sous les empereurs de la période Nara. Mais une autre forme d’art, pleinement bouddhique elle aussi et d’une originalité plus asiatique, se développait sous les Thang, dans la Chine du sud, avec l’encre et le pinceau. Elle y était favorisée, non seulement par le génie de la race et des lieux, mais par une évolution toute particulière de la pensée indienne. L’école Tchhan (en japonais, Zèn) et l’école Thyen-thaï (en japonais, Tendaï) exercèrent alternativement une profonde influence sur l’art méridional. On l’a vu, les paysages du Yang-