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Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/63

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AVERTISSEMENT


Ce n’est point aux cerveaux esventez que ceste Histoire est voüée, elle est de trop long-temps promise à ceux qui, non moins doctes que curieux, ont peu cognoistre par effect ce que je monstre par apparence. Je sçay que c’est de se precipiter aujourd’huy devant ces esprits bigeares, qui se faschent autant de vous relever, comme ils sont joyeux de vostre cheute : et ne fais difficulté de croire qu’ils iront plustost après une umbre imaginaire, que de courir au-devant du corps. Telles gens mesprisent seulement ce qu’ils ne peuvent comprendre ; et n’approuvent que ce que leur jugement pueril pent penetrer. Je sçay bien qu’un langage pointu et affecté les pourroit peut-estre arrester à la superficie ; mais j’aurois peur qu’après ils en gastassent le fonds, et fissent accroire à ce Livre autre chose qu’il ne dit. On a fait dire plusieurs fois à Homere ce qu’il n’a pas voulu, à Platon ce qu’il n’a pas sçeu, et à Aristote ce qu’il n a pas entendu. Car, entre ce