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Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/64

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qui est attaché à la suitte de chasque sens, nous tirons une infinité d’argumens, de consequences et de conclusions, à une explication fausse, par la comparaison d’un point à l’autre, pour nous esloigner de l’intention d’un Autheur : et bien que nostre jugement nous trompe, nous soustenons plustost ces fantastiques interpretations que d’advoüer nostre ignorance. Je dis cela, pour ce que le subject que je traicte semble autant esloigne de la verité, qu’il est difficille de croire ; et n’estoit que je me fie a l’aage de ce Livre, je craindrois qu’il fust souvent desmenty. Aussi, pour ceste consideration, sera-t-il tonsjours espargne, et en excusera-t-on le discours, qui n’a voulu changer le ramage de son temps ; d’ailleurs que l’antique réputation de ce grand cavalier Balde, vivant encore en la bouche de ce Livre, estonnera ces Correcteurs nouvellement erigez. Je ne veux pas dire qu’il n’y ait quelque chose de fabuleux en la suitte de ceste Histoire ; mais aussi ne veux-je pas nier qu’il n’y ayt de la verité, et que ce ne soit une chose approuvée de la representer sous la Fable, de laquelle nos Anciens se sont servis si à propos. J’en demanderois volontiers queique chose à ce grand docteur Me François, et ce qu’il a voulu dire, et qu’il a voulu traicter sous le couvert d’une infinité de plats maccaronesques. Il me respondra : « Ceux que vous traictez sous les ruses et subtilitez de Cingar ; sous les tours facetieux de Boccal ; sous les revelations de Seraphe ; sous la conversion de Guy ; sous les adventures de Leonard ; sous la force de Fracasse ; sous les enchantemens de Pandrague et de