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Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/87

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nes[1] : le Notaire prend la plume pour escrire choses Maccaronesques : les Boulangiers se rangent à leur four : les Mareschaux à leurs forges : le Barbier commence à esguiser ses rasoirs. Mais le Roy avec sa Court s’achemine vers l’Eglise, et fait ses prieres envers les saincts et sainctes pour soy, et pour les siens, pendant qu’en peu d’heure la Messe se dit. Icelle achevée, et s’en retournant au Palais, on luy vint dire et annoncer cette triste nouvelle, et de laquelle il n’avoit eu aucun soupçon premierement, et par dessus laquelle il n’eut scen recevoir un plus grand ennuy, en l’asseurant que Guy avoit emmené sa douce fille. Sur quoy sa face soudain se tourna en semblance de marbre blanc, et demeura en place. comme une souche, si grande fut la force de son estonnement. Quand toutefois il eut reprins son entendement. il jugea bien que tel acte estoit lasche et vilain, commis sans aucune occasion par un sien vassal plein d’ingratitude. Et, pensant à une si enorme faute, l’ire et la cholere

  1. A l’époque où Folengo écrivait sa burlesque épopée, l’examen des urines jouait un grand rôle dans la science médicale ; de nombreux et longs traités étaient composés à cet égard. Leurs titres rempliraient ici un ou deux feuillets qu’on se dispenserait de lire.
    Bornons-nous à mentionner le traité grec de Théophile, de Urinis, dont il existe diverses éditions ; les vers latins de Gilles de Corbeil, Carmina de urinaram jadicis, publiés pour la première fois en 1483, souvent réimprimés avec commentaires, et qu’un savant docteur allemand a fait reparaître à Leipzig en 1826 avec préface et notes nouvelles.
    M. Daremberg, dans ses Notices et Extraits des manuscrits médicaux, 1843, signale comme inédits les ouvrages de Magnus, de Tzetzes et de divers autres écrivains sur le même sujet.
    Ajoutons que le Fasciculus medicinæ, de Jean de Ketham, plusieurs fois réimprimé à la fin du quinzième siècle, renferme un traité intitulé Judicia urinaram, et parmi les gravures en bois qui décorent ce volume et qui sont dignes d’attention comme étant les premières qui aient représenté des sujets d’anatomie, on en trouve d’abord une qui montre une foule de verres remplis d’urine.