quelconque, que deviendrait, je vous prie, la liberté de penser ? Il faut qu’on soit libre de penser comme on l’entend. Il en résulte de la façon la plus nécessaire que chacun doit se croire libre d’agir comme il juge bon. Ceux qui dans leurs actions gênent trop les autres, ou leur font du mal ou simplement dérangent leurs habitudes, sont réprimés. Être tolérable, rester tolérable, tout est là. L’intolérable seul, c’est-à-dire l’exorbitant, le trop clairement inaccoutumé, est condamnable et réprimé. La société n’est qu’un milieu de tolérance.
IV
Les artistes et le public
en face des bonnes mœurs.
Aussi les bonnes mœurs deviennent-elles toutes relatives. L’intolérable, en se répétant, crée une accoutumance et peu à peu devient tolélable. Et au bout d’un certain temps, les mauvaises mœurs deviennent les bonnes mœurs. Bonnes, non pas aux yeux d’une doctrine fixe, non pas même au regard des lois incompressibles de l’organisation sociale et de la nature humaine, mais au regard et au préjugé des gens qui voient ces mœurs, qui les côtoient, qui les