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À UNE JEUNE ANGLAISE.


À UNE JEUNE ANGLAISE

que je rencontrais souvent seule dans les jardins de kensington[1].


Pourquoi viens-tu chercher sans cesse
L’ombre de ces pins toujours verts ?
Pourquoi d’un voile de tristesse
Tes doux attraits sont-ils couverts ?

Ton attitude est recueillie,
Quelques pleurs ont mouillé ton œil ;
Telle on peint la Mélancolie
Rêvant à côté d’un cercueil.

À ton âge on ne peut connaître
D’autres tourments que ceux du cœur
C’est l’amour seul qui les fait naître :
Un amant cause ton malheur.

  1. Nous voici arrivés au temps où M. de Fontanes cessa de publier des vers ; la plupart de ceux qui suivent sont inédits. On a conservé, autant que l’on a pu, l’ordre chronologique des compositions. Ces stances à une jeune Anglaise doivent se rapporter si un souvenir du premier voyage d’Angleterre (avant 1789).