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ŒUVRES DE FONTANES.


N’est-il plus ? Serait-il volage ?
Est-il parti pour d’autres lieux ?
Et cet arbre au sombre feuillage
Fut-il témoin de ses adieux ?

J’approche, et tu changes de route,
En laissant tomber sur tes pas
Un papier qui contient, sans doute,
Le nom qui t’occupe tout bas.

Je cours vers toi : ma main fidèle
Te remet l’écrit égaré ;
Je n’ai point lu ce qu’il recèle,
Ton cœur doit être rassuré.

Que j’aime ta rougeur naïve !
Oh ! que ton trouble a d’intérêt !
Ta reconnaissance est trop vive,
Elle peut trahir ton secret.

Ton air dit plus que tes paroles ;
Je veux répondre… Mais tu pars,
Et dans les bois où tu revoles,
Mes regards trouvent tes regards.

Desdémona fut moins charmante
Aux yeux du More trop jaloux ;