Page:Fontanes - Œuvres, tome 1.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
ŒUVRES DE FONTANES.

Errait aux plaines d’Osiris ;
Tel, du fond des plaines latines,
Jusqu’au sommet des sept collines
Arrivait le fleuve surpris.

Suis-je en ces temps que peint Virgile,
Alors que la fière Didon,
Encourage un peuple docile
À construire une autre Sidon ?
Dans les airs un temple s’achève ;
De la terre un palais s’élève ;
Là, se creuse un port spacieux ;
Et de Tyr la riche héritière,
En menaçant l’Afrique entière,
Porte sa tête dans les cieux.

Dressez les portes triomphales,
Taillez les marbres de Paros,
Artistes ! que vos mains rivales
Y gravent les traits d’un héros.
L’airain conquis fond et bouillonne,
Déjà s’érige la colonne
Qui redit nos travaux guerriers ;
Cédez, obélisques de Rome,
Et qu’à l’aspect d’un plus grand homme
Trajan abaisse ses lauriers !