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LES EMBELLISSEMENTS DE PARIS.


Sont-ce là ces places désertes
Que de leurs débris entassés
Naguère encore avaient couvertes
L’airain, les marbres fracassés ?
Un peuple ingrat, en ces lieux mêmes,
Des sceptres et des diadêmes
Foulait aux pieds l’honneur flétri ;
À mes yeux sa fureur grossière
Osa traîner dans la poussière
L’image même de Henri.

Ô douleur ! le sujet fidèle
Déplore en vain ces attentats ;
Si quelque larme le décèle,
Des brigands jurent son trépas ;
Seul, à leur troupe sacrilège
Il vient, quand l’ombre le protége,
Dérober ces restes pieux,
Et les porte au toit solitaire,
Où vit le culte héréditaire
Des bons rois chers à ses aïeux.

Enfin de ce règne barbare
Loin de nous l’opprobre s’enfuit,
La main d’un grand homme répare
Ce que le crime avait détruit ;
Vainqueur des tempêtes civiles,
Il rend les pompes à nos villes,