Page:Fontanes - Œuvres, tome 1.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
123
ODE.


ODE.


1812.


Au bout de mon humble domaine,
Six tilleuls au front arrondi,
Dominant le cours de la Seine,
Balancent une ombre incertaine
Qui me cache aux feux du midi.

Sans affaire et sans esclavage,
Souvent j’y goûte un doux repos ;
Désoccupé comme un sauvage
Qu’amuse auprès d’un beau rivage
Le flot qui suit toujours les flots.

Ici, la rêveuse Paresse
S’assied les yeux demi-fermés,
Et, sous sa main qui me caresse,
Une langueur enchanteresse
Tient mes sens vaincus et charmés.

Des feuillets d’Ovide et d’Horace
Flottent épars sur ses genoux ;