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LA PROPHÉTESSE GAULOISE.

Y porte les mânes errants ;
Et du soir jusques à l’aurore
Nous pourrons correspondre encore
Des deux rivages différents.

Ainsi chantait la Prophétesse ;
Au monde elle fait ses adieux,
Sur l’autel monte avec vitesse,
Prend le fer et bénit les Dieux ;
Elle se frappe, tombe, expire :
Le peuple l’entoure et l’admire,
Des vierges dressent son tombeau ;
Et, sous leurs pleurs, naît auprès d’elle
Un Lis que le temps renouvelle,
Et qui fleurit toujours plus beau.