Aller au contenu

Page:Fontanes - Œuvres, tome 1.djvu/295

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
168
ŒUVRES DE FONTANES.

Ainsi, regagnant la contrée
D’où l’ont banni d’injustes lois,
Un proscrit implorait l’entrée
Des sépultures de nos Rois.
Vers le seuil funèbre il s’avance ;
Devant lui le prêtre, en silence,
Marche, les yeux mouillés de pleins,
Et montrant la nef désolée,
Sur les débris d’un mausolée,
Laisse enfin parler ses douleurs :

« Qui me rendra l’auguste cendre
« Que renfermaient ces noirs parvis,
« Où les Hugues venaient descendre
« Près des Martels et des Clovis ?
« J’embrassais leurs froides reliques ;
« Et, loin des discordes publiques,
« Je priais, caché dans ces lieux,
« Quand soudain, jusqu’au sanctuaire,
« Perce la voix tumultuaire
« D’un peuple armé contre les Cieux.

« Il vient : sa criminelle audace
« Insulte les Lis et la Croix,
« Et les brise à la même place
« Où mourut l’Apôtre gaulois.
« La Piété, la Foi plaintives
« Vont-elles fuir loin de ces rives