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LA MAISON RUSTIQUE.


CHANT DEUXIÈME.


LE VERGER.


Déjà, grâce à mes soins, des plantes qu’il fait naître
Le fécond potager charme l’œil de son maître.
Maintenant ornez-vous des plus riches couleurs,
Prodiguez-nous des fruits plus nombreux que vos fleurs
Arbres dont la culture a doublé les largesses !
Les vergers vont fleurir, je peindrai leurs richesses.

 J’applaudís à Delille, à ce maître nouveau,
Dont le rhythme savant nous rappelle Boileau ;
Des jardins qu’il chanta j’admire l’élégance ;
Mais il me prône en vain leur simple négligence,
Cette simplicité n’est qu’un luxe de plus.
Les dons du cerisier, qu’apporta Lucullus,
La ligue, doux trésor des coteaux de Marseille.
La pomme de Neustrie, et la pêche vermeille
Dont le poids, à Montreuil, entraîna l’espalier,
Le muscat odorant que vante Montpellier,
Le moindre fruit, la ronce où se rougit la mûre,
Effaceraient pour moi l’inutile parure
Du pompeux catalpa qui, chez nous transporté,