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LA GRÈCE SAUVÉE.

Et leur force, en marchant, croit par leur union.
Nos cœurs, En chaque pas, étaient plus intrépides,
Nos chants plus belliqueux, nos glaives plus avides ;
Il sort de notre armure un éclat plus guerrier.

 Notre sein que protége un triple bouclier,
Nos lances que soulève une main plus hardie,
Terrassent aisément ces hordes de Médie
Qui sans ordre sur nous se roulaient à grands flots.
Tous ces peuples armés de trop courts javelots,
Ces satrapes sans force enivrés de délices,
Qu’ont dès longtemps vaincus et leur or et leurs vices ;
Ce ramas de brigands, à l’Europe inconnu,
Le Scythe vagabond, l’Arabe demi-nu,
Les Saces, les enfants de l’antique Assyrie,
Ces Lybiens vendus dans leur noire patrie,
Les habitants du Nil, du Gange et de Colchos,
Et ces doux Lydiens qui, du sein du repos,
Transportés à regret sur ces sanglants rivages,
Du fortuné Méandre ont vu fuir les ombrages,
Le Tmole, et le Caïstre aux flots mélodieux
Où les cygnes mourants murmurent leurs adieux ;
Tous ont cédé : le nombre est en proie au courage,
Le glaive entre leurs rangs s’ouvre un large passage ;
Le glaive les abat. En vain d’autres guerriers,
Trois fois nous attaquant, succèdent aux premiers,
Léonidas parait et trois fois les disperse.

 Le transfuge Euryclès qui servit dans la Perse,
Contre elle à nos regards fier de se signaler,