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ŒUVRES DE FONTANES.

Au monde encore enfant prodiguait mille appas,
Épurait dans les airs les rayons de l’aurore,
Ordonnait dans les champs à la rose d’éclore ;
Sous l’ombrage du bois qu’éclaire un demi-jour
Cachait le rossignol, le mystère et l’amour,
Traçait les doux replis de l’onde obéissante,
Nuançait des soleils la robe éblouissante,
Et de l’insecte ailé voltigeant sur les fleurs,
Peignait d’or et d’azur les mobiles couleurs.
Cette fille du Ciel, qui n’est point Cythérée
D’une ceinture aussi, comme l’autre, est parée ;
Elle ne cache point, dans ses replis secrets,
Les volages désirs que suivent les regrets :
Elle n’y renferma que de pures délices,
Le plaisir sans remords, l’amour sans artifices,
La grâce et la douceur qui doublent la beauté.
La paix et la constance et la félicité.

 C’est la seule Vénus que d’une voix timide
Implora quelquefois la fille d’Aristide…


elpinice[1].

....................
Dans l’ombre de la nuit elle errait au hasard ;

  1. Ce fragment et le précédent se rapportent l’un à l’autre ; ils donnent