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Page:Fontanes - Œuvres, tome 2.djvu/104

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ESSAI SUR L’HOMME.

comme dans Pope. Il n’est pas à présumer que l’un des trois ait copié l’autre.

La force fut d’abord la première des lois, etc.


Grotius et Puffendorf ont développé, dans de longs volumes, ces idées que Pope renferme dans quelques vers. Que sont, auprès de l’éloquence énergique dont ce passage est animé, les déclamations de tant d’écrivains modernes contre la superstition et la tyrannie ?

Ainsi donnant l’essor de son orgueil pervers,
L’amour-propre en tyran gouverne l’univers.


Ici, Pope rompt brusquement sa marche, et franchit une foule d’idées intermédiaires : il abandonne les tableaux poétiques, et reprend la marche sévère du raisonnement.

Comme à deux mouvement : les planètes fidèles, etc.


La justesse et l’éclat de cette comparaison prouvent quels secours le poëte peut tirer de l’étude des sciences. Il n’est pas inutile d’observer que les grands poëtes ont toujours été fort instruits. Une lecture attentive de l’Iliade, de l’Énéide, de la Jérusalem délivrée, du Paradis perdu, démontre qu’Homère, Virgile, le Tasse et Milton, n’étaient point étrangers aux connaissantes de leur siècle. Pope, et surtout Voltaire, terminent dignement cette liste, qu’on pourrait encore augmenter.