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DISCOURS

que je remercie, comme des bienfaiteurs, ceux qui l’ont annoncé au monde. Puissent un jour tous les conseils de la politique, toute l’autorité de la religion, toutes les voix du génie, se réunir en faveur du genre humain, et lui persuader que l’utile et le vrai sont une seule et même chose !

Après avoir cherché l’origine, exposé les principes de ce système, voyons le plan du poëte qui l’a chanté. Il considère l’homme par rapport à l’univers, par rapport à lui-même, par rapport à la société, par rapport au bonheur. Cette division ne peut être plus méthodique. Je vais marquer la chaîne des idées qui en composent les quatre parties.

L’homme se plaint, il désire un meilleur état : cet état est-il possible ? Je ne vois rien que par mes sens, et leur jugement ne s’étend point au-delà des objets connus. Dieu, par une seule loi, produit une multitude d’effets que j’ignore. L’homme, roi du globe qu’il habite, n’est peut-être que l’acteur secondaire de quelque sphère éloignée : sa grande erreur est de croire l’univers fait pour lui seul, quand il n’est fait que pour l’univers. Il doit être soumis à des maux relatifs, qui ne sont rien dans le tout, puisque Dieu ne le pouvait rendre aussi parfait que lui-même. Ce Dieu donne à l’homme les facultés propres à sa nature, à ses besoins, à ses rapports. Ici, dans un tableau rapide, l’auteur trace les diverses propriétés des animaux : il emprunte à Platon l’idée plus sublime que vraie de l’échelle des êtres ; idée qu’ont admise et rejetée tour à tour les physiciens, mais que