heur qu’un grand peuple avait reçu de lui. Mais c’est en vain qu’il abandonna la première place : le premier nom de l’Amérique était toujours celui de Washington.
Quatre ans s’étaient écoulés à peine, depuis qu’il avait quitté l’administration. Cet homme, qui longtemps conduisit des armées, qui fut le chef de treize États, vivait sans ambition dans le calme des champs. au milieu de vastes domaines, cultivés par ses mains, et de nombreux troupeaux, que ses soins avaient multipliés dans les solitudes d’un nouveau monde. Il marquait la fin de sa vie par toutes les vertus domestiques et patriarcales, après l’avoir illustrée par toutes les vertus guerrières et politiques. L’Amérique jetait un œil respectueux sur la retraite habitée par son défenseur ; et de cette retraite, où s’était renfermée tant de gloire, sortaient souvent de sages conseils. qui n’avaient pas moins de force que dans les jours de son autorité : ses compatriotes se promettaient encore de l’écouter longtemps ; mais la mort l’a tout à coup enlevé au milieu des occupations les plus douces et les plus dignes de la vieillesse.
Un cri de douleur s’est fait entendre du fond de l’Amérique, qu’il avait délivrée. Il appartenait à la France de répondre la première à ce cri funèbre, qui doit retentir dans toutes les grandes âmes. Ces voûtes augustes ont été dignement choisies pour l’apothéose d’un héros. L’ombre de Washington, en descendant sur ce dôme majestueux, y trouvera celles de Turenne, de Catinat et du grand Condé, qui se plaisent à l’habiter