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DU GÉNIE DU CHRISTIANISME.

auxiliaires toutes les opinions anti-religieuses de ce dix-huitième siècle qui, d’un bout de l’Europe à l’autre. et surtout au milieu de la France, a déchainé tant d’ennemis contre le christianisme.

On a d’abord attaqué le plan suivi par l’auteur. Plusieurs de ceux qui n’avaient jamais jugé nos dogmes religieux que sur les boulonneries du docteur Zapata et des aumôniers du roi de Prusse[1] ont tout à coup changé de langage. Ils ne contestent plus à la doctrine et aux pompes de l’Église romaine leurs effets touchants et sublimes ; ils conviennent que l’éloquence et la poésie en peuvent tirer de puissantes émotions et de riches tableaux. Mais, après cet aveu remarquable, quelques-uns, prenant le ton d’un zèle au moins équivoque, ajoutent qu’il ne faut pas développer avec trop d’éclat les beautés poétiques du christianisme, de peur d’ôter à ses dogmes et à sa morale leur importance et leur gravité. Ils affectent de craindre que l’imagination ne répande à la fois ses enchantements et ses erreurs sur une doctrine qui doit édifier plutôt que plaire.

Parmi ces critiques, il est sans doute quelques hommes vraiment pieux et de bonne foi : c’est à eux surtout qu’il faut répondre. J’ose croire que leur sévérité sera désarmée après quelques réflexions que je leur soumets.

Les arguments théologiques, les savantes contro-

  1. Voyez la collection des Œuvres de Voltaire et sa Bible expliquée, etc.