que nous nous en éloignons : l’un s’affaisse, l’autre monte dans les cieux. On aura beau chercher à ravaler le génie des Bossuet et des Racine, il aura le sort de cette grande figure d’Homère, que l’on aperçoit derrière tous les âges : quelquefois elle est obscurcie par la poussière qu’un siècle fait en s’écroulant ; mais le nuage se dissipe, et soudain reparaît la majestueuse figure, qui s’est encore agrandie pour dominer des ruines nouvelles. »
C’est ainsi que le talent de l’auteur est profondément empreint à chaque page de son livre. Ce talent est reconnu de ceux qui le jugent avec le plus de rigueur ; mais, en s’appesantissant sur les défauts qu’on remarque dans quelques phrases, ils ont passé bien légèrement sur les beautés qui éclatent dans des livres entiers. Quand le pinceau est si neuf et si abondant. on pardonne des traits superflus, incorrects ou trop hardis. Que de fois, et surtout dans le quatrième volume, l’expression égale la grandeur du sujet ! C’est là qu’elle est touchante comme les bienfaits du christianisme. et riche comme ses merveilles. Au reste, ce quatrième volume a réuni tous les suffrages ; et, dans tous les autres, on trouve un grand nombre de morceaux du même éclat. On a déjà cité, dans le premier extrait, plusieurs descriptions du culte romain. On a vu, dans ce même journal[1], l’épisode presque entier du jeune René. Ces fragments suffisent pour justifier nos éloges. Il reste à faire connaître la partie critique de l’ouvrage, où l’auteur oppose les chefs-d’œuvre littéraires des siècles chrétiens à ceux de
- ↑ Cet article sur René a paru dans le Mercure ; mais il n’est pas de Fontanes.