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ŒUVRES DE FONTANES.


SUR THOMAS[1].




Thomas eut des détracteurs et des partisans outrés. Ses premiers succès furent brillants. Mais, comme on l’a fort bien observé, sa réputation ne s’est pas soutenue avec le même éclat jusqu’à la fin de sa vie. Cependant son éloquence s’était bien agrandie et bien épurée dans ses derniers ouvrages. Des éloges du comte de Saxe et du chancelier Daguesseau à celui de Marc-Aurèle le progrès est frappant. Pourquoi donc sa gloire parut-elle décroître au moment

  1. Ce morceau excellent parut d’abord sous forme de lettre adressée aux rédacteurs du Mercure (germinal au X) : un article de l’abbé de Vauxcelles en fut l’occasion. Voici quel était le début de la lettre de Fontanes : « Celui de vos coopérateurs qui, dans le dernier numéro du Mercure a parlé des Œuvres posthumes de Thomas, se distingua souvent à côté de lui dans la même carrière. Il fut le compagnon de sa jeunesse et son ami. Nul ne pouvait mieux le peindre et le juger. On regrette seulement qu’il se soit borné à l’examen de quelques fragments de la Pétréide. On eût désiré qu’un homme qui sait louer et censurer avec tant de discernement jetait un coup d’œil plus étendu sur la masse entière des écrits de Thomas, et en particulier sur ses éloges, qui lui assurent, entre les orateurs, un rang que ses vers ne lui donneront pas, je crois, entre les poëtes. J’ai relu tous ces discours dans la nouvelle édition qui vient d’être publiée. Ils m’ont fait naître quelques réflexions que je vous soumets. Le panégyriste de Descartes et de Marc-Aurèle est trop connu pour que vous n’accordiez pas encore quelque place à son souvenir ; et d’ailleurs la critique trouvera bien rarement un texte plus instructif et plus fécond. » Et il continuait : « Thomas eut des détracteurs, etc., etc., » comme ci-dessus.