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ŒUVRES DE FONTANES.

irréligieuses sont des pensées impolitiques, et que tout attentat contre le Christianisme est un attentat contre la société.

Le retour de l’ancien culte prépara bientôt celui d’un gouvernement plus naturel aux grands États, et plus conforme aux habitudes de la France. Tout le système social, ébranlé par les opinions inconstantes de l’homme, s’appuya de nouveau sur une doctrine immuable comme Dieu même. C’est la religion qui poliçait autrefois les sociétés sauvages ; mais il était plus difficile aujourd’hui de réparer leurs ruines que de fonder leur berceau.

Nous devons ce bienfait à un double prodige. La France a vu naître un de ces hommes extraordinaires qui sont envoyés de loin en loin au secours des empires prêts à tomber, tandis que Rome en même temps a vu briller sur le trône de saint Pierre toutes les vertus apostoliques du premier âge. Leur douce autorité se fait sentir à tous les cœurs. Des hommages universels doivent suivre un Pontife aussi sage que pieux, qui sait à la fois tout ce qu’il faut laisser au cours des affaires humaines, et tout ce qu’exigent les intérêts de la religion.

Cette religion auguste vient consacrer avec lui les nouvelles destinées de l’Empire français, et prend le même appareil qu’au siècle des Clovis et des Pépin. Tout a changé autour d’elle ; seule elle n’a point changé.

Elle voit finir les familles des rois comme celles des sujets ; mais, sur les débris des trônes qui s’écrou-