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DISCOURS


ADRESSÉ À SA SAINTETÉ PIE VII,


PAR LE PRÉSIDENT DU CORPS LÉGISLATIF[1],


Le 10 frimaire an XIII (1er  décembre 1804).




Très saint Père,



Quand le vainqueur de Marengo conçut, au milieu du champ de bataille, le dessein de rétablir l’unité religieuse, et de rendre aux Français leur culte antique, il préserva d’une ruine entière les principes de la civilisation. Cette grande pensée, survenue dans un jour de victoire, enfanta le Concordat ; et le Corps législatif, dont j’ai l’honneur d’être l’organe auprès de Votre Sainteté, convertit le Concordat en loi nationale.

Jour mémorable, également cher à la sagesse de l’homme d’État et à la foi du chrétien ! C’est alors que la France, abjurant de trop longues erreurs, donna les plus utiles leçons au genre humain. Elle sembla reconnaître devant lui que toutes les pensées

  1. On peut voir dans l’Histoire de la Vie et du Pontificat du Pape Pie VII, par M. le chevalier Artaud (tom. 1, pag. 498 et suiv.), les circonstances intéressantes de cette allocution de M. de Fontanes.