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ŒUVRES DE FONTANES.

nales. Il faut vivre chez l’ennemi, pour ne point affamer le peuple qu’on gouverne. La sécurité intérieure est alors le prix de ces fatigues inouïes, de ces privations sans nombre, de ces dangers de tout genre auxquels se dévoue l’héroïsme. Comparez à notre situation présente celle des sujets de Frédéric, quand, chassé deux fois de sa capitale, malgré ses exploits. il ne pouvait, même après la victoire, défendre l’industrie de ses villes et les moissons de ses campagnes contre la férocité du Russe et le pillage de l’Autrichien. Telle n’est point notre destinée. Paris, l’Empire entier, reposent dans un calme profond sous l’autorité de cette même main qui répand la terreur à trois cents lieues de nos frontières. Les lois du chef de l’État nous sont transmises avec sagesse par un représentant digne de les interpréter, habile dans toutes les carrières administratives, orné de toutes les vertus civiles, et qui possède pour nous la première de toutes les qualités, celle de bien connaître l’esprit français qu’il faut suivre quelquefois pour le mieux conduire. La confiance du Souverain ne pouvait être mieux placée que dans un homme d’État, dont la parole fut toujours fidèle et dont l’accueil satisfait tous les cœurs. À ces traits, qui sont faciles à reconnaître, les yeux de cette assemblée se tournent vers vous, Monseigneur, et ses éloges confirment le mien.

Mais, en jouissant de l’intégrité de notre territoire, et des bienfaits d’une administration paisible et régulière, songeons par quels travaux ces avantages