Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome II, 1825.djvu/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avant sa mort, sur quelques reproches qui lui étaient revenus de la manière dont il en avait usé à l’égard de l’académie, il voulut se justifier par une espèce d’apologie qu’il n’a pu achever entièrement. On s’imagine bien sur quoi elle roule : tout ce qu’il y dit est vrai, et il ne reste rien à lui reprocher ; qu’une chose dont on ne peut le convaincre ; c’est que l’on sent dans ses critiques plus de plaisir que de besoin de critiquer : mais ce serait pousser la délicatesse trop loin, que de donner du poids à un sentiment qui peut être incertain et trompeur.

Il mourut le 10 décembre 1725. Il était vif, enjoué, officieux, d’une bonté et d’une facilité dont de faux amis ont abusé assez souvent. Ces qualités, qui s’accordent si peu avec un fonds critique, naturellement chagrin et malfaisant, sont peut-être sa meilleure apologie.



ÉLOGE
DE DELISLE.


Guillaume Delisle naquit à Paris, le dernier février 1676, de Claude Delisle, homme très célèbre par sa grande connaissance de l’histoire et de la géographie, et qui les enseignait dans Paris avec beaucoup de succès à tous ceux qui, faute de loisir, ou pour s’épargner de la peine, ou pour aller plus vite, avaient besoin d’un maître. Tous les jeunes seigneurs de son temps, et heureusement son temps a été très long, ont appris